Guinée - Revue de presse: les vérités du Foutah à la mission de réconciliation; la décoration de Pivi suscite la polémique…

Le séjour d’une mission de réconciliation en Moyenne Guinée, l’ouverture prochaine du procès des présumés auteurs de l’attaque contre la résidence présidentielle, la décoration de Lieutenant colonel Claude Pivi qui suscite des vagues d’indignation au sein de l’opinion publique, Le démenti de Dr Saliou Bella, 2e vice président de l’UFDG d’avoir rencontré le président Alpha Condé, la guéguerre entre Sidya et Sylla Futurelec pour le contrôle de l’électorat de la Basse côte… sont entre autres thèmes qui ont meublé la Une des journauxla semaine écoulée. Lisez ! ‘’Mission de paix en Moyenne Guinée: la réconciliation à l’aune de la vérité’’ met à sa Une La Lance no 759 du 29 août. Le journal rapporte «Le jeudi 25 août à Garambé(Labé), un impressionnant convoi de véhicules 4x4, de minibus de la présidence de la République en arrêt sur la chaussée. Quelques personnalités en descendent, dont le général Bourema Condé, chef de cabinet militaire du président de la République. Venus accueillir les hôtes, le maire, le préfet et le gouverneur de Labé. Et le convoi s’ébranle en direction de Labé, au siège de la fondation Thierno Aliou Bhouba N’diyan. Les hôtes du Foutah proviennent des trois régions naturelles et de la mosquée Fayçal de Conakry. Ils sont accompagnés par le général Bouréma Condé. La rencontre a duré environ trois heures ». Selon notre confrère « le meeting a commencé par un couac. Le chérif de Kankan prononçant le discours liminaire a voulu remercier le Foutah de les avoir invités. La salle a bruyamment protesté : ‘’le Foutah n’a invité personne ici’’ a-t-on protesté. II a fallu tout le savoir faire d’Elhadj Mamadou Saliou Camara, imam de la grande mosquée Fayçal pour calmer le jeu et rendre la parole au chérif. Après l’exposé des motifs de la visite des représentants des trois régions naturelles, Elhadj Badrou Bah a répondu: ‘’Le Foutah n’a aucun problème ni avec la Basse Guinée, ni avec la Guinée forestière. C’est en Haute Guinée que les ressortissants de chez nous ont des problèmes. Particulièrement à Siguiri et à Kouroussa (ndlr)» Poursuivant son intervention Elhadj Badrou Bah a rappelé « La réconciliation et la paix, c’est notre responsabilité à nous tous. Et particulièrement au RPG : s’il s’entend avec les leaders et on les voit discuter en haut, les citoyens vont s’entendre en bas. S’ils font des histoires en haut, les gens en bas vont se battre » Et le sage du Foutah d’enfoncer le clou « L’entente dépend aussi de la répartition équitable du patrimoine commun: fonction publique, investissements publics, radio télévision nationale… Le président est le président de tous les Guinéens. Il ne doit pas favoriser les uns et léser les autres. Depuis que l’actuel président de la République est arrivé au pouvoir, on note une tribalisation des postes de responsabilité dans les ministères, les forces de défense et de sécurité, les Directions nationales, les Ambassades… Une ethnie est favorisée au détriment des autres ethnies. Ce sont des nominations sans appel d’offres faisant prévaloir l’expérience, les CV. Et ce, en dépit de ses déclarations d’équité au pouvoir, il doit se débarrasser des groupes de pression truffés d’escrocs et d’ignorants peu au fait des enjeux de la construction d’un Etat de droit). Le président de la République doit également savoir parler aux citoyens. (ndlr: la paix est également dans le verbe. La communication présidentielle doit s’orienter vers l’amour et l’entente. Elle ne doit pas se noyer dans les sous-entendus, les menaces et l’exclusion). Il faut dire que cette rencontre était dépouillée de la sempiternelle langue de bois et de perpétuels mensonges caractéristiques des ‘’mamaya’’habituels » ‘’Attaque contre la résidence présidentielle: derniers réglages avant le procès’’ note à sa Une Le Démocrate no 572 du 30 août Le journal rapporte « Le procès des présumés auteurs de l’attaque contre la résidence privée du président pourrait débuter avant la mi-septembre. Le parquet devant tout faire pour que la machine judiciaire atteigne sa vitesse de croisière, avant que le chef de l’Etat ne se rende aux Nations unies où il doit prendre part aux travaux de l’assemblée générale prévue en septembre» «A présent, l’opinion attend avec impatience l’ouverture du procès impliquant les présumés auteurs de cette tentative d’assassinat. Car, il faut reconnaitre que rarement une affaire aura déchainé tant de passions dans la cité. En tout état de cause, il appartient à la justice de démontrer aux yeux de l’opinion, comment ces gens ont agi. Et cela à travers un procès équitable. A travers ce procès, l’opinion saura si la justice guinéenne perçue comme une justice ‘’sous ordre’’ vit désormais l’ère du changement. C’est un premier test pour nos juges qui ne cessent de réclamer à cor et à cris une meilleure indépendance pour la justice. En attendant, les juges chargés d’instruire le dossier sont confrontés à un véritable travail de fourmi. Qui consiste à recouper les aveux, vérifier les témoignages et chercher d’éventuels commanditaires de l’opération » souligne le journal. Avant de rappeler «Dans cette foulée, le ministère de la justice, pour des soucis de transparence, a ouvert récemment les portes de la prison aux défenseurs des droits de l’homme, aux diplomates accrédités en Guinée, afin de constater de visu les conditions de détention des présumés assaillants » ‘’Après son audience avec Alpha Condé : Sylla Futurelec fait la guerre à Sidya’’ relève Le populaire no 265 du 29 août L’hebdomadaire souligne «Dans les structures politiques dont la base électorale est traditionnellement en Basse Guinée, on assiste à un véritable folklore depuis l’audience accordée à Sidya Touré par le président Alpha Condé. D’un côté l’alliance UDG, dirigée par le richissime homme d’affaires, Mamadou Sylla Futurelec fait le porte à porte pour dire que seule elle a la caution morale de la coordination de la Basse côte pour défendre les intérêts politiques des siens. De l’autre, l’ancien parti au pouvoir dont le porte-voix en Guinée maritime est l’ancien ministre des Finances, Cheick Amadou Camara tient des propos discordants pour maintenir les bâtions du PUP crée par le président feu Lansana Conté» D’après notre confrère «tout ce tintamarre a débuté suite à l’audience accordée par le chef de l’Etat au leader de l’UFR. Conséquence, les électeurs de la Basse côte prêtent une bonne oreille aux missionnaires de l’UFR. Et du coup, Sidya et son parti dérangent des intérêts immédiats de l’alliance UDG. Mamadou Sylla, qui se voyait couronné, assiste impuissant au ratissage de l’UFR. Il devient jaloux de la percée de Sidya. Sa bagarre contre Sidya s’explique par le fait qu’ils n’ont pas été du même bord politique lors de la présidentielle de 2010. Sidya est averti » prévient notre confrère. ‘’Mis sous discipline à l’UFDG : Saliou Bella dément avoir rencontré le président’’ met à sa Une L’indépendant no 949 du 1er septembre Le journal rapporte « Le 2eme vice président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Dr Saliou Bella Diallo a démenti avoir été reçu par le président de la République, lors d’une réunion de crise convoquée par le collège des sages du parti à Matoto. Durant cette réunion qui s’est déroulée à la veille de la célébration de l’aïd el- fitr, Saliou Bella se dit victime de marginalisation au sein du directoire de l’UFDG » « Dr Saliou Bella a démenti purement et simplement le fait d’avoir été chez le chef de l’Etat. Vu qu’il n’y a aucune preuve matérielle contre lui, le collège des sages a tout de même décidé de lui accorder le bénéfice du doute. Saliou s’est défendu en se disant victime de marginalisation. Pour preuve, c’était à lui d’assurer l’intérim, en ce moment, pendant que Dalein , Bah Oury ainsi que Yaya Keita sont tous absents du pays. Mais c’est plutôt Dr Oussou Fofana qui joue ce rôle au vu et au su de tous. Comme l’a écrit André Therive, en politique ‘’la trahison est une question de date’’. Est- ce le cas pour Dr Saliou Bella ? » S’interroge le journal ‘’Sommet de l’Etat: la décoration de Claude Pivi suscite de polémique!’’ S’exclame Le Défi no 202 du 29 août Le journal souligne « La décoration de Lt-colonel Claude Pivi alias Coplan au rang de chevalier national de l’ordre de mérite par le professeur Alpha Condé, dans la matinée du mardi 24 aout 2011 au palais Sékhoutoureya, est aujourd’hui sujet de toute sorte de controverses au pays » Même si, poursuit le journal « Le chef de l’Etat entend par cet acte, remercier Claude Pivi,dit-on, pour avoir fait preuve de loyauté et d’intégrité morale en se battant vaillamment pour défendre sa vie lors de l’attaque de sa résidence de Kipé» Pour le journal, « Nombreux sont les citoyens qui restent choqués par cette récompense du chef de l’Etat guinéen en vers un retord de l’armée guinéenne. A l’heure, cette décoration défraie la chronique tant par son caractère antinomique aux principes des droits de l’homme. Que par les temps qui courent, le moment est très mal choisi, car il faut en ce moment recoudre le tissu social assez fragile, au lieu de le défaire davantage. Le décorer, sans tenir compte de son passé chargé de faits troubles, est une autre histoire. Car de nombreux soupçons pèsent sur cet officier guinéen sur le massacre du 28 septembre 2009, sans compter bien d’autres plaintes de citoyens guinéens et expatriés victimes de ses multiples exactions. Des dossiers qui sont en gestation dans les tiroirs du TPI, de la commission d’enquête de l’Onu sur la répression sanglante du 28 septembre au stade de Conakry. Mais que faire si La gouvernance d’Alpha Condé depuis ses premières heures, confabule avec les principes élémentaires de droits de l’homme. C’est le comble ! Triste réalité » « Depuis 50 ans, en Guinée les chefs d’Etat ont pour sport favori : l’ethno-stratégie, la culture de la haine et l’impunité. Ce n’est plus un secret pour personne, il va falloir vivre avec. Et jusqu’à quand ? » S’interroge le journal Source : Guinéenews.org le 05/09/2011